La patine d'une sculpture intervient en phase finale. Soit avant séchage et cuisson, car on peut patiner avec de l'engobe (mélange d'oxydes colorant et de terre blanche en guise de liant pour fixer la couleur) soit après cuisson, et l'on parle alors de patine à froid avec des pigments (ceux qui servent à la peinture sont très bien. Soit pigments naturels, soit pigments fabriqués avec des couleurs plus vives). Le liant peut être dans ce cas soit de la cire, soit un liant à l'huile ou à l'acrylique soit de la gomme laque, soit du lait. La chimie des matériaux est importante pour comprendre la réaction des pigments et la transformation qui va s'opérer. Cette chimie détermine le résultat final.
Rôle du liant :
Il est neutre mais sert simplement à imperméabiliser le support en bouchant les pores, à fixer la couleur et à donner un lustre à la terre.
Rôle de la patine :
La terre en cuisant perd toute l'eau contenue dans ses cellules et se rétracte. Son aspect est plus terne, les reliefs ressortent moins car la lumière ne se reflète plus sur la surface. La patine sert à redonner à la terre ce qu'elle a perdu en cuisant : la plasticité, le relief, l'accroche de la lumière qui se reflétait dans la terre encore humide.
Choix de la patine :
Chaque pièce est différente et doit être conçue avec une patine propre. Chacun peut trouver une façon ou des façons de patiner. ça demande du temps, de l'observation, de l'imagination. L'expérience fait le reste, au fur et à mesure que l'on patine, l'oeil, la main, l'esprit développent le geste, la richesse et la subtilité des couleurs et des matières. Bien sûr, je donne à chaque élève les gestes, les techniques et les couleurs que nous avons l'habitude d'utiliser. l'élève apprend, reproduit et intègre la manière, les couleurs, les mélanges et les techniques. Il peut ainsi ou bout de quelque temps inventer des patines personnelles.
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